Toujours en recherche de nouvelles perspectives, la galerie marmandaise de la Place du Marché propose pour sa nouvelle exposition les travaux de trois photographes et d’une plasticienne.

Marta Rossignol, photographe voyageuse, donne à voir notamment sa récente série sur le marché de Ambalavao, ville de Madagascar. S’y déploient des silhouettes et visages se dessinant sur des toiles tendues entre les étals, révélant les gestes mille fois répétés. Le procédé, séduisant jeu d’ombres pour un regard indirect, s’est imposé « sur la durée du séjour, au contact du lieu et des habitants » nous dit la photographe.

Rony Speranza n’a pas été précocement passionnée de photographie. « C’est pour moi un simple médium » dit elle. Ce qui l’intéresse, c’est de construire, dans l’espace confiné de son appartement bordelais, des paysages, des lumières. Des univers parfois au bord du fantastique, comme dans sa fraîche série « la face cachée de la lune ». Ses matériaux ? les tissus, toiles, feuilles plastiques les plus triviaux qu’elle superpose avec science. Magie de la transfiguration.

Boris Barbey, le photographe aujourd’hui installé près de notre bonne ville, peut travailler dix ans sur une série. S’il produit beaucoup, les oeuvres qu’il présente ici sont inédites. Roches, béton, galets, c’est un sobre travail en noir et blanc. « Matière, lumière, c’est indissociable » dit Boris. « J’ai utilisé ici le format carré, format des origines de la photographie. »

Il y a enfin les sculptures de verre de Catherine Dubon, artiste verrier fondeur vitrailliste habitant Fourques sur Garonne. Les travaux récents ici présentés, où la forme circulaire domine, « s’inspirent de l’océan » dit la dame. Verre multicouche, oxydes métalliques, émaux, la dame combine les techniques par elle inventées et qu’elle préserve jalousement. « C’est ma cuisine ! » lance-t-elle.

L’exposition se tiendra jusqu’au 17 septembre.