Rencontre avec …
Philippe A. Dupont | Sculpteur
Au sein de la galerie, Philippe A. dupont se met en scène avec ses propres textes… sous la direction de Catherine Ghobert, comédienne et metteuse en scène, de l’association Voix de Garonne… tous deux nous ont fait vivre un moment extra… ordinaire ! Un très très grand merci !
Musique Paul pour garozarts, merci.
C’est dans une fraîche matinée de septembre que Garozarts est allé rencontrer le plasticien Philippe Alexandre Dupont dans sa maison nichée dans la campagne vallonnée du Lot-et-Garonne. Au premier contact l’artiste est amène. Pesant chaque mot. Maniant l’ironie. Il séduit. Voici un homme qui a choisi d’orienter toute son existence dans la recherche du beau. Mais ne pas se tromper, il ne dira pas tout. S’il est vrai que Philippe a un parcours de sculpteur respectable et respecté, il demeure du secret en lui.
Si l’artiste est rétif à évoquer ses années de danseur, on reconnais une gestuelle. Un être-au-monde. Qui répugne à toute vulgarité. En l’écoutant on promène son regard dans l’atelier. Espace savamment agencé, sobrement, sans ostentation. Il y a ici la sérénité, voire le recueillement. Posés sur les tables : des galets, un nid d’oiseau, quelque plumes trouvées lors d’une promenade… et aussi des oeuvres récentes, sculptures en devenir peut-être, avec ces silhouettes si reconnaissables. Etres inquiets rarement solitaires, cherchant le salut dans le groupe. Le socle fera parfois partie de l’oeuvre. La verticalité, la forme élancée, il semble, prédomine. La matière est terreuse, granuleuse, d’apparence friable.
Ce qu’est le beau ? On ne sait mais pour le sculpteur l’élégance doit en faire partie. La fragilité, le juste équilibre. On devine, s’il n’en parle pas, que l’oeuvre ne se terminera qu’avec des silences, des hésitations, le doute toujours présent.
Philippe est un marcheur, un collecteur. C’est en glanant que le sculpteur rassemble ses matériaux. Se baisser et trouver là, à ses pieds. Humilité dont l’artiste sait la valeur. « L’arpenteur de rivage » a choisi son territoire : une plage des Landes lui procure les bois flottés qui lui vont. Ces branches polies et blanchies par l’eau de mer dans lesquelles l’artiste discernera quelque forme humaine, la verticalité contrariée d’un corps, quelque fragilité du vivant.
Autre univers, autre vibration : l’écriture. A parler avec lui de livres, on évoquera les écrivains qui font autorité tels Maupassant ou Colette mais aussi des poètes plus rares, notamment l’exigent Bernard Noël. Si Philippe prend la plume, c’est donc en érudit. Pour ce qu’il accepte de nous en révéler, nulle recherche spectaculaire dans le sujet, la plus immédiate proximité s’impose. L’atelier comme univers. L’espace du dedans. Les lointains intérieurs.
On n’a pas pensé à lui demander si ce médium nouveau pour lui était ressenti comme une prise de risque. C’est peut-être que cela ne nous a pas semblé pertinent tant l’homme est dans son élément. Combinant écriture et arts plastiques, le livre d’artiste selon Philippe Alexandre Dupont est un objet de l’intime. Qu’il rassemble souvent en deux ou trois volumes dans un coffret précieux. Feuilletant devant nous il dit que le graphique est premier. Le dessin fera naître le texte. Les techniques se mêlent, en complète liberté : encres, monotypes, collages formeront un délicat tissage. L’écrit vient après. Un dialogue se présente, toujours un peu opaque. L’écrit était donc encore un prétexte à la recherche du beau.
Christophe Montarras
Contact Artiste
Philippe A. Dupont
Cocumont
www.dupont-sculptures.com/