Rencontre avec …

William Mathieu | Artiste peintre

Un carré naît sur une vaste étendue encore vierge ou déjà habitée. Puis un autre d’une intensité et d’une forme sensiblement différentes. Les carrés suivants s’enchaînent paisiblement, jouissant de l’appui des précédents et donnant élan à ceux à venir. Ils se guident les uns les autres sur un chemin inconnu que j’emprunte. Souvent, une partie de l’espace déjà tracée est cachée, il ne reste alors qu’une étendue vierge à révéler.

Il n’y a ni modèle, ni travaux préparatoires et le moins de passé possible. L’expérience est vécue dans l’instant présent, l’oeuvre se crée avec un maximum d’intensité. C’est une aventure de chaque instant et je tache chaque jour de l’aborder avec un esprit neuf et ouvert.

C’est ainsi qu’ignorant ce qui se produit, l’oeuvre se fait et révèle son sens à mes yeux à l’instant où elle semble achevée. Elle donne alors, à cet instant précis, naissance à une nouvelle inspiration encore plus libre et plus subtile.

Parcours

Enfant, au bas de l’escalier, je m’invente des histoires avec mes jouets. Au fil des heures qui passent, mon attention se porte sur les marches, leurs matières, leurs couleurs et leurs formes. Je suis attiré par cette multitude de dessins et ces variations de lumière.

Et si cet escalier était le début de mon aventure ?

Première marche, 20 ans, plein de rêves et d’espoirs, je me prépare au métier d’ingénieur. Pendant mes temps libres, je fréquente les galeries où je ressens une intense connexion avec le tableau “Porte sans porte” de Nicolas de Staël. Je suis littéralement absorbé par cette imposante matière déposée sur la toile où les couleurs éveillent des émotions enfouies.

Deuxième marche, premier boulot, ingénieur en automatisme, je sillonne les sept mers et les cinq continents. J’en profite pour découvrir les arts des différentes cultures que je rencontre, depuis le Mexique jusqu’en Chine en passant par la Russie.

Il me faut près de dix ans pour gravir la troisième marche. L’art prend de plus en plus de place dans mon quotidien et il me faut passer à l’acte, peindre. Cette expérience internationale ne me suffit plus, moi qui rêve de devenir artiste, je suis loin de réaliser celui-ci.

Quatrième marche, je romps totalement avec le milieu industriel et je me rapproche de la nature et de mon besoin d’expression personnelle. Je m’installe dans un petit village du Sud-ouest et embrasse la vie d’artiste.

Depuis 2010, je gravis chaque échelon à la poursuite de mon rêve avec un optimisme qui dépasse toutes les difficultés que je rencontre tout au long de l’ascension. Je vous invite à gravir à mes côtés les marches de cet escalier artistique.