Démarche artistique

Je perçois mon travail artistique comme un jeu.
Un jeu avec des règles d’hier, d’aujourd’hui et de demain, et les miennes à inventer.
Bien jouer me demande d’être sérieux, travailleur, rigoureux, réfléchi, cultivé, autant
que fou, baroque, ignorant, impulsif, primaire.
De cette balance entre deux pôles je désire faire une balançoire, un autre jeu.
Une marelle entre ciel et terre, imaginative et concrète.
Je ne peux pas dire que j’en comprenne toujours les règles.
je théorise peu et c’est souvent la matière qui me donne la première impulsion.
Apprendre et/ou inventer des techniques (pour savoir qu’on invente rien), se cultiver
(en art, tous les arts), être curieux (de tout), réfléchir, philosopher sur l’art et la vie,
m’aide à élargir ma pratique, à me «géolocaliser».
Je découvre que les limites du terrain de jeu sont bien plus vaste que je ne le crois,
même en partant d’une règle minimale.
Dans un espace a deux dimensions, la feuille de papier par exemple, il y a une infinité
de possibilités, de choix. Je choisis, chaque fois.
De garder ou de jeter.
De faire ou ne pas faire.
De remplir ou laisser du vide, beaucoup de vide.
D’être subtil ou grossier
De ne pas choisir.
Etc..
La couleur mène la danse.
La couleur franche, dont la voix se fait clairement entendre qu’elle soit forte ou
douce.
Bien sur les couleurs ne vont pas sans les formes et des univers pointent sans que je
les appelle : je laisse faire sans désigner de sujet ou d’objet.
Je constate juste qu’un paysage à peine évoqué est là : formes rappelant un arbre, un
mont, des nuages que je ne pousse pas plus dans la définition, mon but étant de
laisser jouer lignes, formes et couleurs.
Je me dis que mon travail (mon jeu?) consiste uniquement à me rendre disponible,
simplement vraiment réceptif, à l’écoute de… ce jeu infini et exigeant.
Jacques Fettah
le 17 février 2023