« Quand je dessine, je me pose devant la fenêtre de mon salon donnant sur le Lot, où sont installés en permanence mes carnets de dessin. Je dessine en déroulant ces feuilles de carnets.

“La mémoire et le présent se superposent et s’accompagnent tout au long de mon travail. Ce sont des instants. D’eau, de feuillages, de côteaux que j’ai observés durant des balades que je pratique au quotidien. C’est aussi ce que je suis en train d’observer au moment où je dessine.

“J’ai besoin de cette ouverture, fenêtre vers le paysage afin d’être en lien, au plus proche de ce que je contemple, de ce que je ressens ou de ce que j’ai contemplé et ressenti lors de ces balades aux diverses heures de la journée. Mais celles qui me touchent, m’émeuvent le plus, ce sont celles que je

pratique jusqu’à la tombée de la nuit. Car au paysage, viennent s’ajouter d’autres ambiances, d’autres sensations, comme un certain silence qui s’installe… l’enveloppe de l’air et les odeurs différentes…

“Les peintures se font à l’atelier. Elles ne reprennent pas les dessins qui sont des moments achevés. Ceux-ci ne me servent ni de modèle, ni de support. Elles viennent en continu, elles sont le résultat de ce que j’ai gardé encore en mémoire, en vibrations, en émotion. Dessins et peintures doivent se

rencontrer, se raconter. »

Notes d’atelier | Anne Ragel